Les Datura représentent un genre de plantes bien connu pour leurs fleurs majestueuses en forme de trompettes, et sont souvent cultivées pour agrémenter les jardins. Certaines espèces comme Datura stramonium L. poussent également à l’état sauvage au gré du vent, là où on ne l’attend pas forcément.
Le datura stramoine peut se trouver dans les parterres de fleurs des espaces verts des collectivités mais aussi dans les jardins des particuliers et aux abords de tous les axes routiers. Cette adventice peut également être achetée dans les jardineries, leur toxicité sera aussi importante que celles situées en milieu agricole. Le datura stramoine est également présent en bordure et dans les parcelles agricoles, que ce soit dans des parcelles de grandes cultures (maïs, sarrasin), ou dans les cultures maraîchères. Le datura stramoine s’adapte à tous types de sols et semble peu sensible au pH. Il se retrouve plus particulièrement dans des cultures estivales.


Une plante très toxique et hallucinogène
Cette plante contient des substances toxiques, à la fois dans ses feuilles mais aussi dans ses fleurs et ses graines. Ces substances sont responsables de symptômes associant des signes neuropsychiques (hallucinations, agitation voire coma avec convulsions) et neurovégétatifs (sécheresse de la peau et de la bouche, fièvre, signes cardiaques…). Le tableau clinique peut être particulièrement sévère chez l’enfant. Malgré la grande dangerosité de cette plante, ses propriétés hallucinatoires font l’objet d’un usage détourné en particulier chez certains adolescents qui la consomment à visée récréative, car la plante est ubiquitaire, et facilement accessible.
Une recrudescence de cas d’intoxication en Nouvelle-Aquitaine
En raison de la survenue de plusieurs cas d’intoxication sévère par datura en août 2017, les Centres antipoison (CAP) ont alerté l’Agence nationale de sécurité de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Une extraction nationale des données des CAP a permis de constater qu’une recrudescence des cas était observée principalement en Nouvelle-Aquitaine et pour l’année 2017. Les patients intoxiqués interrogés ont indiqué avoir trouvé le datura à proximité même de leur habitation, en zone urbaine. Il est probable que la mise en œuvre des nouvelles dispositions réglementaires relatives à l’utilisation de produits phytosanitaires puisse expliquer que ces plantes se développent en ville, ce qui était moins le cas dans le passé.
À la suite de ce signalement, une information a été transmise au ministère de l’Intérieur par la Direction générale de la santé, pour demander aux municipalités de procéder à l’arrachage des datura surtout dans les lieux fréquentés par les jeunes publics. En Nouvelle-Aquitaine, le CAP, la Cellule d’Intervention en Région (CIRE) de Santé Publique France, et le Centre d’Evaluation et d’Information sur la Pharmacodépendance et l’Addictovigilance (CEIP-A), en collaboration avec l’Agence Régionale de Santé (ARS) de Nouvelle-Aquitaine ont transmis cette demande aux professionnels municipaux en charge de l’entretien des espaces verts pour une mise en application dans leur travail quotidien.
