Proie de la Xylella, assaillie par les insectes parasites et soumis aux effets de la sécheresse, l’oliveraie corse compose avec une production fluctuante et se bat pour préserver la précieuse appellation de son huile. Regard sur un combat de tous les instants à l’heure de la récolte.

Un curieux sentiment habite Sandrine Marfisi, exploitante oléicole à Patrimoniu, à l’heure où elle passe la main après 7 ans de bons et loyaux services à la tête de l’interprofession et du syndicat de défense de l’AOP Oliu di Corsica. « Notre filière est à une période charnière, soumise à d’innombrables contraintes, sanitaires, réglementaires, économiques et climatiques. On ne peut plus travailler comme nos anciens, mais on ne maîtrise pas encore ce que feront les générations futures. On a le sentiment d’être un peu la génération sacrifiée. »
Thierry Cervoni, 30 ans, oléiculteur à Muro, parle comme celui qui saisit le témoin de cette double-présidence, enthousiaste et lucide à la fois. « On a envie d’y croire, c’est une passion au contact d’un vrai patrimoine, mais c’est difficile. On sort de deux années de sécheresse, en plus de tous les autres problèmes qui se posent à nous. Mais on a des atouts, et un produit unique à défendre. »