Depuis plusieurs semaines, les moustiques sont de retour. Alors que certaines personnes sont sans cesse couvertes de piqûres, d’autres semblent souvent épargnées. Explications.

Les premières chaleurs aux parfums estivaux n’ont pas que des bons côtés. Outre les orages et averses, elles favorisent également la prolifération des moustiques, en particulier les moustiques tigres qui peuvent véhiculer des maladies tropicales telles que la dengue, le chikungunya ou le virus Zika.
Pourtant, certaines personnes prétendent ne jamais se faire piquer tandis que d’autres se retrouvent couvertes de piqûres. Cette inégalité face aux moustiques est un sujet d’étude de bon nombre de scientifiques depuis des années. Même si aucune vérité générale n’a encore été mise en évidence, on sait que tout ne se résume pas à avoir « une peau à moustiques » ou « un sang sucré ».
En 2004, une étude japonaise publiée dans le Journal of Medical Entomology montrait que les personnes du groupe sanguin O – à défaut d’être plus protégées du Covid-19 – étaient plus susceptibles d’être piquées. Ces personnes auraient 83,3% de chances d’attirer les moustiques tandis que les personnes du groupe A auraient 46,5%.
Les vêtements sombres attirent
Même s’ils sont presque aveugles, les moustiques restent attirés par certaines couleurs de vêtements. Si vous portez des vêtements noirs, bleu foncé ou rouge, vous avez plus de chances de vous faire piquer par des moustiques. Les motifs à carreaux rouge et noir seraient à éviter à tout prix, selon l’entomologiste médical à l’Université de Floride Jonathan Day, interrogé sur NBC News.
Les moustiques aiment l’odeur de la sueur
Les moustiques raffolent d’acide lactique. Or, cette substance est sécrétée lors d’efforts physiques via la sueur. Ainsi, vous aurez plus de chances de vous faire piquer si vous avez tendance à beaucoup transpirer, a tenté de démontrer une étude de 2019 publiée dans la revue Current Biology. Les moustiques détecteraient rapidement cette odeur grâce à IR8a, un récepteur olfactif.
Les femmes enceintes, plus attaquées
En plus de la sueur, les moustiques sont également attirés par le CO2. Étant donné que les femmes enceintes ont un métabolisme plus élevé et qu’elles produisent plus de dioxyde de carbone, elles ont donc plus de chances d’être piquées par des moustiques. Il en est de même pour les personnes en surpoids ou les personnes qui boivent de l’alcool.
Néanmoins, tous ces facteurs sont peut-être une partie de l’explication générale mais ne peuvent pas en être les uniques causes. « De la même façon que nous ne sommes pas tous égaux par rapport à la maladie, notamment génétiquement, il y a des variations d’un individu à l’autre« , a confié Anna-Bella Failloux, entomologiste à l’Institut Pasteur, chez nos confrères de La Dépêche.
« L’homme s’habitue à ses ‘propres’ moustiques. En effet, au fur et à mesure que l’on est piqué, on ne sent plus la piqûre, c’est-à-dire que l’on s’immunise. On a alors l’impression de ne pas être piqué alors que si », a-t-elle ajouté dans le quotidien régional.