
Depuis 2013, la bactérie Xylella Fastidiosa, incontrôlable, ravage le Salento, la pointe Sud des Pouilles en Italie. Elle a détruit plus de 20 millions d’arbres et poursuit sa propagation. Pour les producteurs d’olives, « c’est une ère qui se termine ».
Dans une récente interview, le journal Reporterre nous transmet le point de vue de Francesco Marra, oléiculteur. » Il aurait fallu intervenir tout de suite et tailler les arbres malades, mais il faut un permis de la région pour cela et il n’est pas arrivé à temps. » Résultat : depuis le passage de cette bactérie ravageuse, il y a trois ans, il n’a pas pu vendre une seule olive.
Massimo Romano, quant à lui, travaille au sein de l’organisme régional chargé de surveiller l’évolution de la Xylella fastidiosa sur le territoire. Il n’est pas très optimiste.
«Quand nous avons commencé ce travail de surveillance en 2016, la zone infectée s’arrêtait sous Brindisi, ville portuaire et porte d’entrée du Salento depuis le nord des Pouilles. Depuis, la province de Brindisi — onze millions d’arbres — a été détruite elle aussi et la bactérie continue de remonter. La crainte étant qu’elle aille jusqu’à Bari, épicentre de la production d’huile d’olive. Si la bactérie dépasse le Salento et remonte jusqu’à Bari, on ne pourra plus rien faire, car le territoire à contrôler sera trop large.»
Massimo Romano
Pour lui, le problème que pose cette bactérie est multiple :
- économique, car l’économie de la région reposait en partie sur la production d’huile ;
- culturel, car « si on perd le paysage, on perd l’identité du territoire, on perd le tourisme.«
- environnemental et climatique, car les oliviers « font de l’ombre et régulent la température de notre sol sec et aride. Sans eux, notre terre sera vraiment désertique. Même pour la qualité de l’air, cela pose problème.«
Un article à retrouver ici.